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DIOCÈSE DE TSHUMBE

DIOCÈSE DE TSHUMBE

Église Catholique au Sankuru, République Démocratique du Congo.


LE SANKURU ET LE "CHEMIN DE FER"

Publié par Abbé Claude OKONDJO sur 22 Septembre 2010, 14:02pm

Catégories : #MESSAGE EPISCOPAL

 Le Sankuru, ancien District de la République Démocratique du Congo souffre du drame endurci de l'isolement national et international. Coupé du monde et du reste du Congo, le Sankuru ne s'offre aucune chance au bénéfice des investissements étrangers. L'Église Catholique qui est à Tshumbe apparaît comme une présence rassurante et stabilisatrice de la région. Son Berger, Mgr Nicolas DJOMO, Évêque du diocèse et Président en exercice de la Conférence Épiscopale Nationale, ne ménage aucun effort. Il s'emploie activement à améliorer la mobilité au diocèse et partout au Sankuru. Le dernier effort en date consiste à construire la route Tshumbe - Lomami-Manda devant permettre de relier le Sankuru à Kibombo pour accéder au "chemin de fer". Cependant, quant à la collaboration des enfants du Sankuru, les velléités des projets de société et la recherche des intérêts égoïstes incommodent de nombreux observateurs. "ANJASHI WA TSHUMBE" a voulu en savoir plus tendant son micro au Prélat Catholique. 

Jubile 01731.- ATSM: Bonjour, Excellence! Dans notre première interview sur le message bilan de l’agir pastoral et social du diocèse de Tshumbe au service du Sankuru, «J’ai vu la misère de mon peuple» faisait état de l’engagement du diocèse à la réalisation des projets de route. Où en êtes-vous au jour d’aujourd’hui?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Bonjour, monsieur l'abbé! Aujourd’hui, notre équipe est à pied d’œuvre sur le tronçon Lodja – Tshumbe avec la méthode «HIMO». Dans ce premier axe de notre engagement, nous aurons à effectuer les travaux de réhabilitation. Le grand ouvrage consistera à construire sur la rivière Loheyi un pont en béton armé. Après ce premier tronçon, nous entamerons les travaux du tronçon qui va de Tshumbe à Wembonyama via Onalowa par Shilo jusque Lomami à Manda, de façon à permettre de relier le Sankuru au "chemin de fer" en passant par Kibombo dans le Maniema. Le troisième tronçon, enfin, sera celui qui devra partir de Lodja - Katako-Kombe jusque Wembonyama.

Jubile 01732.- ATSM: Vous voulez relier le Sankuru au "chemin de fer", Mgr. Que voulez-vous dire clairement?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Sous le haut patronage du ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, après avoir établi un état des lieux, a eu à déplorer avec amertume la dégradation très avancée des infrastructures routières. Il veut un changement. Ce changement, je le vois sous un regard plus ample dans notre Sankuru. Quand je dis: "je veux relier le Sankuru au chemin de fer", je n'entends nullement promettre au peuple congolais du sankuru la construction d'un chemin de fer. La construction d'un chemin de fer ne serait jamais mal vue; elle contribuerait énormément au désenclavement, tant soit peu, du district. Mais, hélas! En clair, à partir des travaux de réhabilitation et de modernisation du tronçon routier Tshumbe - Lomami via Wembonyama, j'entrevois la possibilité d'ouvrir le Sankuru au trafic du chemin de fer en accédant à la gare la plus proche: celle de Kibombo, dans le diocèse de Kindu.

Jubile 01733.- ATSM: Nous souhaitons que cette énième initiative de votre Excellence débloque la participation avérée des fils et filles du Sankuru! Par ailleurs, en évoquant le tronçon Lodja – Tshumbe, votre Excellence parle de la méthode «HIMO». En quoi consiste-t-elle?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Entreprendre des travaux de réhabilitation et de modernisation à partir de la méthode dite "HIMO" signifie entreprendre ces travaux à partir d'une méthode basée sur la  Haute Intensité de la Main d'Oeuvre en vue d'occuper sainement la jeunesse, en réduisant le taux de chômage.Ce vaste projet dont le Sankuru constitue une des phases d'expérimentation devra s'étendra à toutes les instances géographiques du pays: instances provinciale et locale.

 

Jubile 01734- ATSM: Excellence, à en croire l'opinion publique, le style de votre agir pastoral donne l’impulsion nécessaire pour l’évangélisation, pour l’amour de la patrie et pour le «témoignage». Juste pour assouvir notre curiosité: d’où vous vient l’idée de penser à relier le Sankuru au "chemin de fer"?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Le Sankuru est dépourvu de chemin de fer. C'est connu. Je n'entends pas en construire un. Dans la perspective du progrès social et du développement du peuple congolais qui vit au Sankuru, j’estime plutot que nous devons prendre congé de tous les discours idéologiques et démagogiques traditionnellement tenus à notre peuple. Notre peuple n’en a que trop souffert. Le moment est donc venu de laisser parler les actes que de continuer à endormir nos fidèles et notre peuple par des projets de société riches en théories et rebelles en actes.

Je parle de chemin de fer en me référant au territoire de Kibombo dans le Maniema. Quand le gouvernement congolais m’a contacté pour solliciter ma collaboration à FONER, Fonds National d’Entretien Routier, j’ai refusé de me dérober à une opportunité aussi importante de développement et de progrès social au Sankuru. Réhabiliter nos routes et les moderniser, c'est offrir au peuple congolais qui vit au Sankuru et à ses visiteurs la possibilité d'accéder au chemin de fer en atteignant facilement Kibombo. De cette manière, le chemin de fer qui passe par Kibombo peut desservir également le Sankuru. Par voie de conséquence, comme je l'ai laissé entendre plus haut, le Sankuru sera alors relié au chemin de fer.

En effet, pour alléger tant soit peu la misère du peuple congolais en milieu rural, le Chef de l’État, monsieur Joseph KABILA, a voulu que, par mon humble personne, l’Église Catholique qui est à Tshumbe puisse construire une route au Sankuru. Ainsi ai-je signé le contrat avec le gouvernement congolais et ai engagé le diocèse à prendre en charge l'amélioration de la mobilité de notre population et de ses visiteurs afin de donner accès au Sankuru, en général, et au diocèse de Tshumbe, en particulier. Cette amélioration de la mobilité repose sur la réhabilitation des routes qui, comme vous le savez, peut bien apporter des bénéfices économiques et sociaux substantiels à la fois aux communautés rurales de notre Église locale et aux économies nationales de notre pays. Elle peut également ouvrir le Sankuru au monde et aider à faire connaître son peuple!

Jubile 01735.- ATSM: Comment se définissent les termes du contrat que vous avez signé avec le gouvernement congolais, Excellence?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Le contrat que j’ai signé avec le gouvernement congolais engage le Diocèse de Tshumbe aux travaux de réhabilitation et de construction des voies d'accès au Sankuru. Pour le premier tronçon, ces travaux s’inscrivent sur un terme qui peut aller jusqu'à 12 mois et bénéficient d’une assistance économique estimée à 1.200.000,00$. Réhabiliter et moderniser nos routes sont, pour moi, les indicateurs du mieux-être du Sankuru. Nous ne pouvons pas les négliger. La signature du contrat dont il est ici question justifie l'engagement du diocèse de Tshumbe à promouvoir le mieux-être du peuple congolais au niveau provincial et local. Les routes! Un des piliers de développement de notre grand pays. 

Jubile 01736.- ATSM: Excellence, de quel appui local et extérieur bénéficiez-vous pour rendre effectif ce projet? Avez-vous du matériel? Disposez-vous d’un personnel technique et ouvrier?

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Au niveau national, nous bénéficions de l’appui d’un établissement public dont j’ai parlé plus haut à ma quatrième intervention. Le FONER, Fonds National d’Entretien Routier. Cet établissement a été créé par la loi 08/006-A du 7 juillet 2008 pour entretenir l’infrastructure routière nationale devenue très vétuste et même inexistante dans beaucoup de coins du pays. Tel est le cas du Sankuru, le centre de notre Congo. Dans ce district, le peuple congolais se sent isolé du monde et du reste du pays. Nous avons été à son écoute, nous connaissons ses besoins et nous voulons le servir davantage. Quant aux fonds qui puissent permettre d’arriver à terme du projet, l’enveloppe qui y a été allouée est celle qui doit couvrir un devis estimatif. Face aux imprévus nous ne pourrons que solliciter une nouvelle assistance. Elle peut être locale, nationale ou internationale. Un peu de matériel a été également mis à notre disposition. Le personnel technique, il se laisse trouver. Le personnel ouvrier, il ne fait pas défaut au Sankuru. Une équipe d’appui a été déjà formée sur les lieux; c’est elle qui vient de démarrer les travaux. Neuf photos illustrent bien le démarrage et l’engagement. La main à la pâte mettra en œuvre de nombreuses initiatives destinées à promouvoir le développement du Sankuru et à soutenir le progrès social de son peuple.

Jubile 01737.- ATSM: Excellence, sur le premier axe routier, à plus ou moins 40 Kms de Lodja, la traversée de la rivière Lokenye est toujours soumise à l’usage préoccupant du «bac Manda». Ce bac devient de plus en plus un outil à hauts risques pour la traversée de par sa vétusté. Nous vous exhortons à envisager, à court ou à long terme, avec l’appui du gouvernement congolais et des partenaires occidentaux, une solution de rechange qui puisse mettre un terme à toutes les tracasseries, offrant confort et sécurité pour la traversée vis-à-vis des conditions actuelles d’insécurité. Merci, Excellence!

VISITE PAST SHENGA+ N. DJOMO: Merci, monsieur l’abbé!

 

 

 

 

Interview réalisée par monsieur l'abbé Claude OKONDJO

Président de la Commission Diocésaine des Communications Sociales Tshumbe.-

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