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DIOCÈSE DE TSHUMBE

DIOCÈSE DE TSHUMBE

Église Catholique au Sankuru, République Démocratique du Congo.


JOURNÉES DE RÉFLEXION ET DE PRIÈRE POUR LA PAIX ET L’UNITÉ DANS LE TERRITOIRE DE KATAKO-KOMBE

Publié par Abbé Léonard LUMBUTU, Secrétaire-Chancelier sur 3 Juin 2015, 11:22am

Catégories : #EVENEMENTS

Initiée et prise en charge par l’Evêque de Tshumbe depuis le 19 janvier 2014 dans le territoire administratif de Lodja, la Campagne de sensibilisation pour  la paix et l’unité au Sankuru poursuit son petit bonhomme de chemin. 

 

Dans le territoire de Katako-Kombe, la question de la cohabitation pacifique entre les couches populaires se pose avec acuité. Quel est le démon de la division qui mine ce peuple?  

 

Sur invitation de S.E. Mgr Nicolas DJOMO, Evêque de Tshumbe, les représentants de différentes couches de la population de Katako-Kombe se sont réunis dans le chef-lieu du territoire, du 29 au 30 mai 2015. Ils ont prié et réfléchi ensemble pour répondre à la question. L'étude des voies et moyens de promouvoir la paix, la sécurité et la cohabitation pacifique a été menée. 

 

En effet,  la journée du vendredi 29 mai 2015 était consacrée aux entretiens de l’Evêque avec les différents groupes (le Conseil de Sécurité du territoire, les Chefs de Secteurs, les Chefs de Groupements, la Société Civile, les Notables, les Mamans, les Nouveaux Candidats à la députation provinciale et les Jeunes). Celle-ci avait tenté, de prime abord, de décrire et d’analyser la situation telle qu'elle prévaut à Katako-Kombe, aux fins d’en dégager les voies de sortie. Tous ont exprimé à l'unanimité l’ampleur de la souffrance qui afflige aujourd’hui les filles et fils de ce territoire, souffrance qui se traduit par de graves violences entrainant insécurité, agressions physiques sanglantes et mort d’hommes. De l’analyse faite, il ressort deux causes majeures génératrices de la crise actuelle:

  1. Les discours de division et de haine des acteurs politiques

Les tiraillements et les tensions autour de l’éternelle question du partage des terres cultivables et des lagunes poissonneuses se réglaient toujours pacifiquement moyennant des compromis et des pactes. Mais depuis les compétitions électorales pour les députations provinciale et nationale qui ont commencé en 2006 et se sont reprises en 2011, les discours des campagnes électorales des acteurs politiques, généralement basés sur le principe machiavélique de "divide et impera" (diviser pour -mieux- régner), vont alors susciter et développer la haine entre les Ahamba (Secteurs de Ngando, Watambolo Nord et Watambolo Sud) et les Basambala. Le venin de la division et de la haine ainsi inoculé aura comme l’une de graves conséquences l’exacerbation de ces tiraillements et tensions autour du partage des terres et des lagunes poissonneuses jusqu'à provoquer mort d'homme.

  1. L’affaiblissement de l’autorité territoriale et coutumière

Tous ont convenu que les interférences incongrues et rébarbatives des acteurs politiques dans l’administration ont fini par neutraliser les autorités territoriales en même temps qu’elles ont vidé de sa substance le pouvoir coutumier. Ceci provoque la carence d’une autorité régulatrice des conflits et problèmes locaux, autorité autrefois existante et puissante. Cet affaiblissement de l’Etat et du pouvoir coutumier se nourrit malheureusement de la situation de pauvreté dans laquelle croupissent et les autorités territoriales et les chefs coutumiers, tous à la solde du "mieux-offrant".

 

Par ailleurs, pour ramener la paix, la sécurité et la cohabitation pacifique entre les filles et fils de Katako-Kombe, les participants aux entretiens avec S.E. Mgr Nicolas DJOMO, Evêque de Tshumbe, ont suggéré quelques pistes de solution:

  1. Que l’Evêque de Tshumbe aille rencontrer les élus du territoire de Katako-Kombe pour leur partager le compte rendu de ces assises. Qu'il leur demande de bien vouloir changer de stratégie de campagne électorale en abandonnant les discours qui divisent au profit de discours unificateurs et incitateurs au développement;
  2. Qu’il les invite aussi à descendre sur terrain à la rencontre de leurs électeurs afin de trouver ensemble des voies et moyens de solution à la crise;
  3. Que l’Etat pense à protéger les chefs coutumiers par la création et la mise en application d’une loi organique qui vise à leur restituer et à stabiliser le pouvoir que leur ont ravi les acteurs politiques;
  4. Que les autorités territoriales et coutumières se comportent en responsables dignes de leur pouvoir, privilégiant le bien-être de leur population aux intérêts mesquins et sordides qu’ils gagneraient de leur allégeance aux acteurs politiques; et qu’elles arrêtent ainsi de se laisser instrumentaliser à cause de la pauvreté mais soient plutôt, pour leurs sujets, promotrices d’une auto-prise en charge responsable, car le travail ennoblit.

La journée du 30 mai fut celle de la clôture des assises. Elle a connu la célébration d’un culte interreligieux pour demander au Seigneur la paix et l’unité des filles et fils de Katako-Kombe.

 

Dans son sermon de circonstance, S.E. Mgr Nicolas DJOMO a montré que la paix est un bien suprême, une nécessité vitale pour tous, et donc une denrée chère à un peuple. Sans la paix, disait-il, il n’y a ni développement ni prospérité. Mais il n’y a pas non plus de paix possible sans vertus, a-t-il ajouté. Car, bien qu’étant un attribut et un don de Dieu, la paix est aussi une tâche humaine. Dans sa création, en effet, Dieu a doté l’homme des atouts nécessaires pour poursuivre son œuvre  de salut: intelligence, sagesse, conscience et amour. Chacun de nous, a poursuivi l’Evêque de Tshumbe, à quelque niveau qu’il se trouve, devient ainsi un instrument de pacification et un témoin crédible d’une vie réconciliée en Jésus, en qui s’est écroulé une fois pour toutes le mur de la haine et de la division qui séparait juifs et païens (Cf. Ep. 2, 12-17).

 

Avant de conclure, S.E. Mgr Nicolas DJOMO a rappelé à l’assemblée que faire la politique n’est pas un péché, mais c’est la meilleure des choses qui soit, en tant que moyen de régulation et de direction de la cité vers le bien-être commun.

 

Toutefois, a-t-il fait remarqué, la politique peut devenir dangereuse à partir du moment où elle se construit à base d’un discours dévastateur porteur de haine et de division, capable de faire basculer la communauté dans le chaos et la jungle! Il est donc possible, a conclu le Prélat, de faire autrement la politique sans se salir les mains et de battre une campagne électorale propre et paisible, basée sur un discours constructif.

 

Après le sermon de l’Evêque de Tshumbe et les prières de  repentance de différents Chefs religieux qui s’en sont suivies, vint le moment pour les différentes couches de la population de se succéder à la tribune pour adresser des messages de paix et d’unité au profit d'une cohabitation pacifique entre filles et fils du territoire de Katako-Kombe, terre natale de Patrice Emery LOMUMBA, notre Héros national, symbole de l'unité des congolais.

 

Fait à Tshumbe, le 01 juin 2015

 

Abbé Léonard LUMBUTU

Secrétaire-Chancelier

 

JOURNÉES DE RÉFLEXION ET DE PRIÈRE POUR LA PAIX ET L’UNITÉ DANS LE TERRITOIRE DE KATAKO-KOMBE
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