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DIOCÈSE DE TSHUMBE

DIOCÈSE DE TSHUMBE

Église Catholique au Sankuru, République Démocratique du Congo.


ULTIME HOMMAGE À PÈRE ALPHONSE SMET, CP.

Publié par Père François MOKE NDELE, cp. sur 13 Avril 2015, 09:14am

Catégories : #ANNONCE DU DECES

Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps, dit-on! Père Alphonse SMET n'est plus. Il a fleuri jusqu'à l'âge de 88 ans. Ministre de Dieu, homme d’une impressionnante et intarissable rentabilité intellectuelle, Père Smet est et restera toujours vivant dans nos cœurs jusqu'au jour où nous rendrons notre dernier soupir. Il sied de lui rendre un ultime hommage.

 

Adieu Père Alphonse Smet

 

Beaucoup d'entre vous ont certainement appris la nouvelle en retard! Le père Alphonse Smet n'est plus. Son corps inanimé a été trouvé tard le vendredi Saint dans le couloir du couvent des Passionistes à Wezembeek-Oppem.  Après une émouvante messe d'action de grâce célébrée ce vendredi 10 avril 2015 dans l’Église paroissiale du dit couvent, l’illustre disparu a été porté à terre au cimetière communal de Wezembeek.

 

De nombreux amis, membres de famille, confrères religieux et sympathisants étaient présents à cette célébration d’adieu pour lui rendre un dernier hommage.   Dans son éloge funèbre, le père Vital Otshudialokoka, l'actuel provincial des Pères Passionistes en République Démocratique du Congo, a salué la mémoire d’un éminent chercheur et d’un formateur religieux passioniste convaincu, qui, par son zèle et son dévouement, a engendré des générations d’intellectuels et des religieux éprouvés, dédiés au service de l’Église et de la nation de la République Démocratique du Congo.

 

Cet ami de l’Afrique,  missionnaire au Congo-Kinshasa pendant 30 ans, était peut-être fort peu connu dans le diocèse de Tshumbe qu’il n’eut à visiter que  quelques rares fois. On comprend que contrairement aux autres missionnaires, à sa messe des funérailles, la représentation des «Sankurois» était fort marginale. Et pourtant le diocèse de Tshumbe représentait la partie congolaise de son cœur. Il aimait évoquer la tragédie de son frère aîné l’Abbé Raphaël Smet, ancien professeur au petit séminaire d’Onema-Otutu, mort accidenté en 1967 à Bena-Dibele alors qu’il amorçait une traversée périlleuse du fleuve Sankuru à bord d’une Jeep. Une de ses sœurs (religieuse) a travaillé quelques années comme missionnaire à la paroisse d'Onema-Otutu. Nombre de ses confrères ont évolué  dans cette partie de la République Démocratique du Congo comme missionnaires. Autant de raisons qui justifiaient ses attaches particulières et affectives au pays des Atetela.

 

D’ailleurs la dernière fois qu’on s’est vu, quatre jours avant son décès,  il me montra avec enthousiasme le récent ouvrage de l’Abbé Louis Wemalowa: «ASHIDI».  Il en avait fait des montagnes de photocopie et travaillait à sa réédition artisanale. On trouve encore rangées sur les tables de la salle de récréation à l’étage des piles de ces papiers soigneusement disposés. C’est certainement les dernières photocopies qu’il a eu à  réaliser dans sa vie, lui qui a passé  le gros de sa carrière à effectuer ce genre d’exercice. Il me confia alors son intention d’offrir les appareils de reliure qui traînaient dans la bibliothèque passioniste de Wezembeek à l’Université Notre-Dame de Tshumbe où, disait-il,  les finalistes doivent se rendre à Kinshasa pour relier leurs travaux de fin d’études. Voilà qui révèle, si besoin est, le cœur sensible de cet homme de valeur, soucieux de l’émergence intellectuelle  de la jeunesse africaine.

 

Ils sont nombreux au Congo-Kinshasa et en diaspora, ses anciens étudiants en philosophie à Lubumbashi, aux Facultés Catholiques de Kinshasa (UCC) et à l’Institut de philosophie Saint Augustin (dont il fut par ailleurs le cofondateur et un moment recteur) qui se souviennent de celui qu’ils aimaient appeler «prof» de la rigueur scientifique. Il a su replacer le père Placide Tempels sur l’orbite et remettre ses publications sur la philosophie africaine au goût du jour. Par ce fait, Smet devenait une icône fort admirée et admirable de la philosophie africaine. Travailleur acharné et chercheur infatigable, il est tombé l’arme à la main, toujours assoiffé de trouver en quoi il pouvait encore être utile pour faire avancer la science en Afrique. Grâce à lui j’ai pu apprécier la quintessence de cette parole du  Psaume 91: «Vieillissant il fructifie encore».

 

À 88 ans, Smet faisait encore montre d’une impressionnante et intarissable rentabilité intellectuelle. En quelques mois, il avait réussi à réaliser avec brio la synthèse de 1000 pages du catéchisme de Mgr Hagendorens, premier évêque de Tshumbe. Sitôt ce travail fini, il trouvait des arguments pour ouvrir un autre chantier de recherche. Il occupait ainsi ses vieux jours jusqu’à cet après midi de vendredi saint où la mort inopinée est venue le surprendre l’arrosoir à la  main; cherchant à faire refleurir les plants morts du Printemps. Vous avez dit Anecdotique?

 

P. François Moke Ndele, cp.      

De gauche à droite (1ère photo): Père Karel et Père Alphonse SMET; (seconde photo) Père Alphonse SMET au milieu.
De gauche à droite (1ère photo): Père Karel et Père Alphonse SMET; (seconde photo) Père Alphonse SMET au milieu.

De gauche à droite (1ère photo): Père Karel et Père Alphonse SMET; (seconde photo) Père Alphonse SMET au milieu.

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