Les effets de la guerre en République Démocratique du Congo font craindre le risque du pire. À l'Est du pays, ils sont aggravés par des tueries, des viols, des enlèvements et par l'usage intense d'armes blanches: couteau, machette, hache, etc.
Beni, Est de la République Démocratique du Congo, ne devient plus qu'une ville de cauchemards pour les populations civiles. Personne n’y est plus sûr de se réveiller en vie le lendemain. Le peuple y est meurtri; il est en proie au carnage, aux enlèvements, aux vols, viols et au massacre. Le cœur s'y brise.
Prédisposées à percevoir la douleur des populations de Beni, mais aussi à devenir les témoins privilégiés du sinistre, deux grandes personnalités de l'Église Catholique romaine en RDC se sont mainifestées sur les lieux.
Du 11 au 14 décembre 2014, les deux personnalités de l'Église Catholique romaine en RDC ont silloné Beni, ont écouté les populations victimes des viols, des tueries et des enlèvements et leur ont apporté une présence de réconfort. Le Nonce Apostolique en République Démocratique du Congo, Mgr Adolfo Tito YLLANA, et le Président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, Mgr Nicolas DJOMO, Évêque de Tshumbe. Ils sont allés exprimer la proximité du pape et de l'Église Catholique romaine en RDC à l’égard d'un peuple qui subit des maux innommables.
Lorsque l'Évêque de Beni prit la parole pour suhaiter la bienvenue à ses hôtes, il a essayé de dépeindre la vie qui se vit dans son diocèse et dans les environs: "la prolifération des groupes armés, des enlèvements, y compris celui de trois prêtres assomptionnistes à Mbau: P. Edmond Bamtupe Kisughu, P. Jean-Pierre Mumbere Ndulani et P. Anselme Kakule Wasukundi, dont le sort demeure inconnu jusqu’à présent. Depuis le mois d’octobre dernier, la disparition de 267 personnes parmi lesquelles les enfants, les femmes, les personnes âgées. Les tueries, les massacres se perpétuent de façon barbare. Dans les zones pastorales centre et sud (Butembo), il y a des kidnapping, des opérations des coupeurs de route, des personnes déplacées en grand nombre. En effet, la population de Butembo et de Béni souffrent. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo devrait davantage s’impliquer pour restaurer la paix et la sécurité dans cette partie du pays." (Voir Reportage de la Cenco.cd)
Hélas, pour protéger la population, le gouvernement de la République Démocratique du Congo, par l'entremise des autorités locales, n'a d'autres solutions que de demander aux habitants de quitter leurs terres et leurs villages. Pour aller où? Question sans réponse. Par ailleurs, on ne sait pas comprendre pourquoi les bourreaux qui opérent à Beni et dans ses environs se font dénicher en tenues des FARDC. Est-ce à dire qu'il y aurait-il complicité entre l'armée Congolaise et l'ennemi ou complicité entre le gouvernement et la Monusco?
Déçue par ses protecteurs patentés, la population se prend en charge, s'autodéfend, réussit à capturer les ennemis, refuse de se faire justice et met les bourreaux à la disposition des autorités compétentes. Tout de suite elle se rend bien compte que celles-ci banalisent sa situation. Les assassins capturés devant répondre de leurs actes ignobles sont aussitôt relâchés et protégés par l’armée et la police. Les actes de ce genre n'illustrent-ils pas le complot et la trahison dont est victime le peuple congolais? Se conduirait-on à la perte d'une nation au centre de l'Afrique?
Puisse le Divin Enfant attendu à travers le monde devenir le Réconfort, le Conseiller et le Compagnon qui devra combler les espaces vides des cœurs des congolais et des habitants de Béni désepérés.
Vous en avez gros sur le coeur? Retenez votre souffle. Suivez les images et écoutez les vidéos en annexe.
Pierre Claude OKONDJO